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31 octobre 2022
La SPACQ accueille avec enthousiasme les résultats de l’étude de la SODEC

La SPACQ accueille avec enthousiasme les résultats de l’étude sur les dynamiques entrepreneuriales dans le secteur de la musique au Québec de la SODEC

La SPACQ accueille avec enthousiasme les résultats de l’étude sur les dynamiques entrepreneuriales dans le secteur de la musique au Québec qui a été commandée par la SODEC et réalisée par la firme Nordicity.

« C’est un tournant dans notre industrie! Cette étude a été menée alors que de nombreux changements sont en cours dans notre secteur de la musique, la transition de la consommation des modes traditionnels vers des modes numériques, la concurrence accrue par la globalisation de l’offre musicale et la transition de la structure industrielle traditionnelle vers une structure plus diversifiée qui s’accélère.

 Il était largement temps de prendre collectivement conscience que nous devions évoluer pour accompagner les modèles d’affaires d’avenir et saisir les opportunités de la modernisation pour améliorer la compétitivité et l’attractivité de notre musique au Québec, au Canada et dans le monde entier.

Cette étude jette les bases d’une réflexion collective qui devra nous mener à innover dans le financement évidemment, mais aussi sur de nombreux autres plans comme industrie. À la SPACQ, nous serons heureux de continuer à accompagner les artistes-producteurs et de poursuivre notre contribution à l’amélioration des structures de financement.

Et c’est d’ailleurs à ce titre que la SPACQ a la lancé le 7 octobre dernier un tout nouveau microprogramme de formation à l’attention des artistes-producteurs, intitulé « SURF SPACQ : initiation à la posture entrepreneuriale » afin d’accompagner cette nouvelle génération d’entrepreneurs en les dotant des meilleurs outils de gestion disponibles. » commente Alexandre Alonso, Directeur général de la SPACQ.

Réception générale

LA SPACQ accueille très favorablement cette étude de la SODEC qui met en lumière pour la première fois la diversité des modèles d’affaires et reconnait officiellement l’existence et le rôle actif des artistes-producteurs dans la vitalité de l’industrie de la musique du Québec.

Comme membre du trio fondateur du RAM (incluant l’UDA et la GMMQ), la SPACQ est fière d’avoir pris part au comité qui a interpellé la SODEC il y plusieurs mois sur les enjeux des artistes producteurs et d’avoir abondamment contribué à la réalisation de cette étude.

La SPACQ remercie et félicite la SODEC pour son écoute et son attitude proactive face aux profonds changements structurels qui s’opèrent dans notre industrie.

La SPACQ salue la qualité et la crédibilité de l’étude qui a été réalisée dans un climat d’échange et de collaboration grâce à l’expertise et au discernement de la firme Nordicity.

LA SPACQ tient à souligner la vision et la confiance du gouvernement du Québec qui dans son dernier budget a annoncé l’allocation d’une somme 3M$ sur 3 ans pour soutenir les artistes producteurs par l’intermédiaire de la SODEC en amont même de la publication de l’étude.

Analyse préliminaire des conclusions de l’étude

Des modèles d’affaires qui coexistent et se complètent

L’étude reconnait et établit qu’une diversité de modèles d’affaires coexiste au sein de notre industrie, ce qui constitue un élément central de la plateforme politique et des revendications du RAM depuis sa fondation : notre une industrie actuelle de la musique est multiple, elle n’est pas constituée d’un modèle unique et elle n’est pas non plus l’industrie d’hier. Notre industrie de la musique est constituée de modèles d’affaires diversifiés qui se complètent efficacement pour renforcer notre secteur.

Aujourd’hui, les artistes producteurs ne peuvent plus être considérés comme des entrepreneurs à la marge ou alternatifs et ils ne sont plus non plus négligeables autant d’un point de vue de leur importance économique que du point de vue du rôle complémentaire qu’ils jouent dans le tissu industriel. Ils font partie intégrante de l’industrie et comme association professionnelle d’artistes dont bon nombre sont autoproduits, la SPACQ est heureuse de constater que cette étude replace enfin les choses en perspective.

Des joueurs aux mêmes problématiques

L’étude conclut que tous les joueurs sont soumis aux mêmes problématiques et poursuivent les mêmes objectifs. En effet, les artistes-producteurs ne sont pas différents des entreprises industrielles au regard de leur volonté de qualité artistique, d’indépendance et de pérennité autant que dans les défis apportés par la baisse des revenus physiques, le rapport de force avec les plateformes numériques internationales, l’abondance de l’offre ou encore la pénurie de main-d’œuvre.

En revanche, certaines problématiques se posent aux artistes-producteurs avec plus d’acuité et d’intensité que pour leurs homologues des entreprises industrielles. En effet, un repositionnement stratégique est plus délicat lorsque les liquidités disponibles pour le faire sont faibles, une négociation avec les plateformes numériques internationales est plus difficile, voire impossible, lorsque le volume d’écoutes ou la taille du catalogue est moindre, saisir les opportunités internationales est illusoire lorsqu’aucun soutien financier ou service institutionnel n’est disponible pour eux, se professionnaliser par la formation est impossible lorsqu’aucune offre spécialisée ne leur est proposée.

La commercialisation, un défi persistant

L’étude reconnaît enfin que l’implication des artistes dans les efforts de commercialisation est importante et croissante, et il est bien évidemment de même pour les artistes-producteurs. Les artistes-producteurs font eux-mêmes partie intégrante de la stratégie de commercialisation de leurs partenaires d’affaires, ils participent aux efforts de relations avec les médias bien sûr, mais on attend aussi d’eux qu’ils s’impliquent de façon importante dans les activités de promotion en direction des médias sociaux ou encore dans les opérations de référencement, de découvrabilité et de mise en valeur sur les plateformes numériques, et cela en continu, chaque jour de l’année, au moment même où leurs partenaires d’affaires se concentrent alors sur d’autres projets que le leur.

Ils relèvent aux côtés des entreprises industrielles le défi de la commercialisation, mais ils sont souvent victimes du travail invisible : on ne les reconnaît pas pour cela, on ne les rémunère pas pour cela. Nous espérons vivement que cette étude permettra de mettre en lumière cet important travail de l’ombre, de reconnaître leur participation et qu’elle permettra de mettre enfin une valeur sur ces investissements de tous les instants.

Un secteur résilient

Si l’étude brosse le portrait d’un secteur résilient dont nous pouvons être fiers, comme SPACQ nous tenons à rappeler que trop souvent ce sont les artistes, et par voie de conséquence les artistes-producteurs, qui paient le prix de cette résilience. Ils constituent fréquemment la variable d’ajustement du secteur.

Leur projet est temporairement moins rentable; il est abandonné. L’industrie se repositionne vers des secteurs plus porteurs; leur projet est dépriorisé. Certains modèles de relations contractuelles n’ont plus la côte; ils sont amenés faire des concessions artistiques et financières. L’agilité est salutaire, mais elle est gourmande en ressources et malheureusement ces ressources que l’on déplace d’un côté à l’autre pour être résiliant comme industrie sortent trop souvent de la poche des artistes sans jamais y revenir.

De plus, nous tenons à mettre de l’avant qu’un artiste-producteur est résilient par nature. Il est son seul projet et n’a pas d’autre choix que de s’adapter, d’innover ou de disparaître. Si notre industrie est fière d’être résiliente, c’est très certainement grâce à la présence, à la flexibilité, à la réactivité et la détermination intrinsèque des artistes-producteurs.

Déconstruire le terme d’auto-production

S’il y a une prise de conscience collective à faire à la lecture de cette étude, c’est la suivante :

« L’étude confirme l’existence d’une communauté d’auto-producteurs qui peuvent témoigner d’un succès commercial et de dépenses suffisamment importantes pour pouvoir ruisseler vers le reste du secteur ou vers des projets personnels plus ambitieux. Ces artistes auto-producteurs ont dans la majorité des cas formé des structures juridiques pour centraliser la gestion de leurs activités. En cela ils sont comparables à de petites entreprises porteuses du cœur industriel. »

En effet, il existait jusqu’à ce jour un mythe largement répondu autour des artistes-producteurs par méconnaissance de la réalité de ce que signifie ce terme et par ignorance du quotidien professionnel de ses artistes qui génèrent de la valeur et performent dans notre industrie. C’est aujourd’hui une preuve irréfutable que ce préjugé n’a plus de raison d’être.

En effet, longtemps on a pensé que ces artistes-producteurs œuvraient dans l’ombre, de façon isolée et dans des marchés de niche, sans rejoindre un large public. Il est aujourd’hui clair que les artistes-producteurs sont significativement nombreux, qu’ils sont des entreprises comme les autres, qui sont en relations d’affaires avec de nombreux partenaires, qui engagent des fournisseurs et des employés, qui opèrent des activités de gestion, qui rejoignent un marché considérable et qui créent de la valeur économique et de la richesse culturelle, à la différence près que ces entreprises investissent sur un seul projet qui a l’obligation intrinsèque de réussir et de répondre à une demande réelle du public.

Cette révélation majeure de l’étude commandée par la SODEC devra ouvrir la voie à une meilleure considération des artistes-producteurs et un meilleur soutien à travers un arsenal complet de programmes de financement dédiés à ce segment pour permettre à notre industrie de tirer le meilleur parti de toutes ses forces vives. C’est un impératif sérieux pour nous permettre de nous démarquer et de rivaliser avec la compétition nationale et internationale.

Une complexité qui questionne l’écosystème actuel de financement

En terminant, l’étude conclut que l’écosystème de financement n’est présentement pas adapté à cette nouvelle réalité et met de l’avant la nécessité de déployer des interventions qui prennent en compte la complexité actuelle pour mieux l’accompagner et l’aider à exprimer tout son potentiel.

En effet, pendant des années c’est la structure même des programmes de financement qui influençait les décisions d’affaires et les relations des artistes-producteurs avec leurs partenaires, ce qui contribuait fortement à leur invisibilité et diminuait la productivité de notre industrie. Or dans un contexte où la mondialisation et la numérisation des contenus culturels menacent l’existence même et le rayonnement de notre musique, il est impératif et urgent d’optimiser nos efforts collectifs et de réduire les effets pervers d’un système de financement archaïque et rigide qui démontre un impact négatif sur la performance des nouveaux modèles d’affaires. Les artistes-producteurs incarnent la relèvent industrielle de notre secteur et viennent compléter et servir avec pertinence et efficacité les activités des acteurs traditionnels.

Si les modèles d’affaires des artistes-producteurs sont multiples, les accès au financement et les modalités de soutien doivent l’être aussi. Il n’est plus possible de proposer des programmes monolithiques et figés, il nous faut devenir agiles et flexibles pour épouser pleinement cette nouvelle donne et permettre au plus grand nombre d’artistes-producteurs de se qualifier en démontrant la pertinence de leur modèle d’affaires particulier.

Liens utiles :

Dévoilement de l’étude sur les dynamiques entrepreneuriales dans le secteur de la musique au Québec : Dévoilement de l’étude sur les dynamiques entrepreneuriales dans le secteur de la musique au Québec – SODEC (gouv.qc.ca)

La SPACQ dévoile un nouveau microprogramme : SURF SPACQ : SPACQ – Société professionnelle des auteurs et des compositeurs du Québec
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